
reboot
Reboot est notre entrée 2024 à la compétition des 48hours film project.
Nous avions exactement 48 heures pour réaliser un film répondant aux contraintes suivantes :
- un genre : comédie ou film à énigme
- un personnage : Camille Bernard, architecte
- un objet : une clef USB
- une ligne de dialogue : "je n'arrive pas à croire qu'on ait enfin terminé ça"
- une durée minimale : 4 minutes
- une durée maximale : 7 minutes
Ne connaissant pas les contraintes à l'avance, les 48 heures incluent donc aussi la phase d'écriture. Faisant appel à la raison, on a décidé en plus de le faire en animation.

Pour au minimum réussir à envoyer un projet fini, nous avons mis en place une pipeline de production rapide et
presque décentralisée.
Le principe n'est pas compliqué :
PHASE 1 : concertation. Brainstorm, draft du plan d'action.
PHASE 2 : contribution. Tout le monde fait progresser un shot et le monteur monte.
PHASE 3 : feedback. Visionnage collectif du montage.
PHASE 1 : concertation. détermination du plan d'action.
PHASE 2 : etc...
Pour que cela puisse fonctionner il est d'une grande aide de bâtir sur un concept simple, comme par exemple une action unique et perpetuelle à dériver dans tous les sens, puis faire émerger une histoire par le processus de raffinement des 3 phases répétées.

et Robin a fait des pâtes avec une superbe sauce.
Un but était d'être efficace et se mettre un peu de pression tout en restant organisé, calme et serein. Objectif : plein de pauses, bien dormir.
Un planning a été établi pour se faire une idée du nombre d'itération visée, sans abuser en heures travaillées par jour. En pratique les animateurs ont fait plus que prévu, mais le plan a été globalement suivi.

En plus, pour garder le rythme des phases, un énorme compteur affichait un countdown, avec une alerte sonore à 45min pour indiquer qu'il faut penser à envoyer quelque chose au monteur, et une alerte à 59min pour indiquer qu'il est l'heure de regarder et juger l'état du film.
Le rythme était très bon, mais le second jour une alerte toutes les heures était trop court. Vers la fin nous faisions une projection environ toutes les 2 heures, sans suivre le timer à la lettre.
D'autre part la bande son a aussi été faite dans les 24 dernières heures du 48 heures.

Comme il y avait un potentiel prix pour une utilisation maline d'IA, on a essayé plusieurs trucs :
- colorier les images avec comfyUI : avec en input des dessins fait main, on avait en output des images d'un look cheap d'IA. Même si c'était impressionant, ça ne valorisait pas trop le film.
- ajouter des inbetween ou animer des détails : on avait pas assez de stabilité, et aucun contrôle sur l'animation. Les IA interprétaient les dessins parfois de façon surprenante.
- générer des bruitages qu'on arrive pas à produire : là on avait quelque chose d'exploitable.

Une leçon de ce projet est qu'il faut prendre beaucoup plus de photo de behind the scenes ! Les photos sur cette page, c'est pratiquement tout ce qu'on a comme trace de ce projet.
Une leçon annexe de ce projet est que les patates M-budget ne sont pas lavées du tout, et tout à fait pénible à nettoyer pour la consommation. De plus il n'y a pas besoin de 500g de patates par personnes.
Nous nous sommes séparés sur des pizzas au Calabria Dai 3 Fratelli Scalea, avec la satisfaction d'avoir réussi à envoyer quelque chose qui tient à peu près la route.
Le jour de la projection, il y avait plusieurs films sympas et prometteurs. Le prix vraissemble pour notre projet était celui des graphismes.
Malheureusement, on ne l'a pas eu.
Sauf que...
Contre toute attente on a gagné un tas d'autres trucs !



Et en plus le prix du jury (2x) et surtout le prix du public.



Le film est donc passé en compétition mondiale, nous avons été invités à Filmapalooza Seattle, tout frais payés... et avons gagné un prix de plus.

Après ça reste un film fait en 48 heures, restons calme.